Le poncho qui vivait dans un taudis, et autres aventures

Publié le par paris-match-en-poncho.over-blog.com

 

Vendredi Matin, la maison est sans-dessus-dessous après la fête de départ de ma coloc allemande Katharina. Encore une qui prend le départ, mais heureusement une nouvelle venue va compenser un peu cette perte: la chatte! (pas encore baptisée, cela ne saurait tarder). Eh oui, un matou plein de poils longs et de puces nous a été confié par notre proprio toujours aussi louche (Qui nous vole des tubes de dentifrices, vient récurer la baignoire à 2h du mat et met une tonne de gel dans ses cheveux en mode Elvis Presley).

 

Mais pourquoi donc un chat? Pour chasser les rats pardi! Car la première petite souris toute mignonne aperçue un jour a fini par proliférer. Si on ajoute à cela les champignons qui poussent sur les murs humides depuis l'innondation de l'appart lors d'une journée de pluie particulièrement forte, on peut dire que je vis désormais véritablement dans un taudis.

 

Un taudis certes, mais toujours le taudis du bonheur, duquel je en déménagerais pour rien au monde. Car le confort européen auquel j'ai toujours été habitué est passé aux oubliettes :

Il fait froid? Je mets mon gros pull de laine acheté pas cher sur le marché aux puces, de la pure laine irlandaise qui sert aussi à défaut de lieu de prolifération des puces et autres bébêtes microscopiques. Il pleut dans le salon? Hop une bassine d'eau. Merde les champignons poussent maintenant aussi dans la salle de bains! Chouette ça en fera plus dans l'omelette!

 

Bref, un taudis du bonheur qui se désemplit petit à petit. Vraisemblalement ,Pato le gérant à qui nous louons a du mal à retrouver des locataires en hiver, vu l'état de l'appart qui se déteriore de plus en plus.

 

Mais qui est Pato? Non, ce n'est pas du tout le proprio! Expliquons brièvement l'échelle hierarchique qui plane au dessus de ce taudis : 

Il y a la proprio,

puis l'agence,

puis le locataire officiel,

lequel sous loue à Pato...

lequel  nous sous-loue à nous...

sans que la proprio octagénaire n'ai connaissance de cette grande auberge espagnole, pensant louer à un homme responsable de 60 ans et non pas à un Elvis Presley douteux de 35 ans.

 

...D'où une crise de nerfs quand la proprio de 80 ans, ayant laissé son appart d'enfance en parfait état il y a 5 ans dans les mains d'une agence, débarque un jour car le voisin du dessous vient de constater que son mur fait d'argile prend l'eau et menace de s'écrouler. En quoi cela nous concerne-t-il? Il s'avère que cette eau qui coule chez le voisin  vient d'en haut, de chez nous.

La proprio pleure...

appelle l'agence...

...qui appelle le locataire inscrit sur le bail

...qui appelle Pato...

qui finit par nous appeler nous sur nos portables.

Grosse blague. Dans l'histoire, rien n'est notre faute, tout retombe sur le dos de Pato, et la vie poursuit son cours, après tout nous ne sommes que de simples locataires vivant dans le taudis du bonheur.


 

Donc oui, cet appart prend l'eau, est le refuge de nombreuses bestioles, et pourtant je vis toujours dedans. Car l'endroit, malgré son humidité, reste acceuillant, chaleureux. Nous avons bien tenté entre colocs de chercher une grande maison à louer entre nous, mais pauvres étudiants que nous sommes, fauchés et fêtards, nous avons été moins convaincants que la famille sans histoire.

 

Nous ne sommes donc plus que 7 depuis ce matin, plus la chatte et ses puces et quelques rats encore survivants. Marie la française, Thomas arrivé il y a 3 semaines français aussi, Marlon l'allemand, et les 3 chiliens Claudio, Cristobal et Erasmo.

 

Les liens continuent de se tisser, toujours plus forts. On a beau partir pour un an et se dire “ce sera une parenthèse, je retournerais ensuite à ma vie “normale”, après plus de 11 mois passés ici la parenthèse est devenue la vie normale. Si le temps manque, l'intensité prend le relais pour construire de véritables amitiés, qui je l'espère pourront continuer par la suite. Je me doute bien que depuis la France ces paroles feront sourire, rendons nous bien comptes, les échanges culturels sont souvent éphémères. Mais je pense qu'il faut avoir vécu ce type d'expérience pour pouvoir affirmer le contraire.

 

En bonus, une vidéo lors de pluies diluviennes à Valpo, vue de l'intérieur du taudis. (pluie diluvienne = l'équivalent pour vous chers français d'un jour pluvieux ordinaire, mais ici, on n'est pas habitués à la pluie)

 

link (cliquer)


 

 

 

Les liens continuent de se tisser, toujours plus forts. On a beau partir pour un an et se dire “ce sera une parenthèse, je retournerais ensuite à ma vie “normale”, après plus de 11 mois passés ici la parenthèse est devenue la vie normale. Si le temps manque, l'intensité prend le relais pour construire de véritables amitiés, qui je l'espère pourront continuer par la suite. Je me doute bien que depuis la France ces paroles feront sourire, rendons nous bien comptes, les échanges culturels sont souvent éphémères. Mais je pense qu'il faut avoir vécu ce type d'expérience pour pouvoir affirmer le contraire.

 

Sur le plan de la FAC,depuis 2 semaines toutes les fac de Valpo sont bloquées. Dont la mienne. Education bien trop chère, étudiants qui s'endettent, un ras le bol général qui prend une telle ampleur que même le service des étudiants étrangers, épargné jusqu'ici, a été bloqué ce matin et se voit obliger de se reloger dans d'autres locaux pour continuer d'assurer la liaison avec nous. J'avoue que je suis de très loin le mouvement, car le blocus a coincidé avec l'arrivée de Julien, mon ami de Nantes. Voyage en Bolivie, ça viendra bientôt sur le blog c'est promis. Quoiqu'il en soit, le défi est maintenant de valider mon semestre, avec les moyens de bord : soit par internet, mais certains profs chiliens aiment faire ressortir leur côté néo-libéral et nous convient à des épreuves dans les cafétarias de supermarchés, crèches, stations essence (source Romain le Hen, je n'ai eu droit pour ma part qu'à la solution n°1 : la cafetéria du supermarché Jumbo). http://www.youtube.com/watch?v=pKRGafp9Sec

 

Pour continuer dans les nouvelles, le mois de Mai, toujours aussi rempli de visites, a fini en beauté par la venue d'Ophélie, ma future coloc à Rennes, amie de sc-po, pendant 2 bonnes semaines. Ophélie, venue tout droit d'Egypte en passant par un autre stage à Buenos Aires (oui, c'est dur à suivre), est arrivée pleine de questionnements sur cette année à l'étranger, prête à faire le bilan et analyser ce que nous avions vécu. Un vrai bonheur de pouvoir partager cela à deux, et surtout le temps d'un week-end de 4 jours dans le Nord du Chili, à la Serena et la Vallée d'Elqui, à 7 heures de Valpo.

 

Au programme : visite de la ville, soirées chez une amie chilienne d'Ophélie rencontrée en Egypte, puis départ pour la vallée en stop, deux filles, deux sacs à dos, 1 tente. Un pur bonnheur de se retrouver en pleine nature, il fait chaud pour la saison, on ressort le short et de débardeur. Une nuit au milieu de rien, le ciel nous offre des étoiles par milliers, puis le réveil face à la montagne qui se charge de couleurs d'automne... magique. Vient l'heure de repartir, de nouvelles rencontres en stop, avec même un chauffeur qui nous accompagne pendant 1heure pour la visite d'un barrage sur lequel il n'avait jamais pris le temps d'aller en 10 ans de vie dans le coin.

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Arrivées à Vicuña, visite d'une distillerie de Pisco, nous nous rendons compte que nous avons oublié la tente dans le dernier pick-up qui nous a pris en stop. Le hic est que cette tente est à Erasmo, mon coloc chilien. S'ensuit une quête désespérée dans le village où nous a déposé le chaffeur : “bonjour, auriez-vous vu notre tente bleue, oubliée dans un pick-up bleu, conduite par un chauffeur à la chemise bleue?” (incrédulités de nos interlocuteurs, fous-rires garantis). Non, nous n'étions pas en voyage au pays des schtroumphs, juste un peu fatiguées, et incapables de savoir la marque de la voiture ou le nom du chauffeur.

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De retour à la Serena, deux filles, deux sacs à dos, plus de tente mais des souvenirs pleins la têtes. Un Dimanche de grisaille à manger des fruits de mer crus délicieux, puis c'est le retour pour moi à Valpo où des exams m'attendent. Manque de chance, ma fac a été bloquée pendant mon absence. Qu'importe, je dois toujours préparer mon épreuve cafétaria-du-jumbo!

 

A très vite je l'espère pour les aventures boliviennes

 

Noémie

Publié dans Valparaiso

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V
<br /> J'ai juste envie de dire "lol"! J'adore les examens au mc do, station essanece.... On est bien trop conventionnel en France !<br /> <br /> <br />
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R
<br /> Excellent article comme toujours !! Pour compléter la liste des lieux insolites pour rendre les travaux du semestre j'ai eu le droit vendredi dernier au Mc Donalds de Reñana.<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Aahah ! AHAHAHAHAHAHAHA !!! Deux semaines ? DEUX PETITES SEMAINES ! Petite joueuse ;)<br /> <br /> Bien bel article :)<br /> <br /> <br />
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C
<br /> je crois qu'il va falloir prévoir plein d'air bag pour ton atterrissage en France...!<br /> <br /> <br />
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