Malaise d'un poncho coloré
Ce matin, j'allume l'ordinateur, je vois que Ben Laden est supposé mort. Je fle m'informer plus en détails, et comme à chaque fois quand je jette un oeil au monde pour m'informer sur un sujet en particulier, je me laisse absorber et surfe d'une page à l'autre.
J'en ressors avec un certain sentiment de malaise, à constater d'après ce que je lis ce contexte de racisme ambiant, ces déclarations politiques qui disent tout et rien, mais qui traduisent au moins de l'ambiance générale : le malaise en France au sujet des lois d'immigration est bien installé. Surprise encore plus quand je lis la polémique concernant la sélection des joueurs de l'équipe de foot. Oui, depuis mercredi j'ai été bien déconnectée de toute information, certes, j'avais du retard. Mais cette dernière nouvelle m'achève! Que la mythique association "black-blanc-beurre" ne fonctionnait plus, ça je le savais. Mais qu'on en vienne à penser qu'il faut mettre des quotas?
Oui, revenir en France me chagrine, mais plus pour les mêmes raisons. Ce n'est plus la peur de quitter une vie sans contraintes, mais maintenant d'arriver dans un pays qui file vers des extrêmes qui me font peur. Peur de retourner dans un pays qui est en train de perdre sa tolérance.
L'autre soir, nous avons fait une fête où chacun devait ramener un T.shirt blanc puis on se peignait tous, de miles couleurs. Sur le coup, je n'y ai mis aucune signification, c'était juste une très bonne soirée pour fêter un anniversaire . Le soir même, une réflexion de Romain m'a fait beaucoup rire : "J'aime ce thème de soirée, car avoir un T.Shirt blanc, c'est bien, mais c'est encore plus beau quand il est coloré "... Je pensais que c'était une parole d'une homme qui a trop bu, mais j'ai compris ce matin en lisant les infos ce qu'il essayait de me dire, malgré mes moqueries : Porter ce t.shirt taché de couleurs de peinture, c'est certes très drôle, mais aussi une manière d'introduire un peu de diversité. Notre façon à nous de penser un peu à ce qui se passe en France, non d'un oeil critique et inquiet.
Cela vous fera surement rire, elle est facile la critique de l'étudiante qui fait la fête et pense un peu le lundi matin à ce qui se passe dans le monde...
Le problème est que depuis l'étranger, on essaye de s'informer tant bien que mal sur ce qui se passe en métropole, mais on reste quand même extérieurs aux évènements. D'où la peur de rentrer et de se prendre une claque, en voyant comment notre pays a changé.
Je ne prétends pas faire de politique, ni lancer un débat, ou encore moins exposer mon avis sur les lois d'immigration. Je cherche juste ici à retranscrire le malaise qui ne me quitte plus depuis ce matin. Malaise d'une étudiante en échange à l'étranger qui reconnait de moins en moins son propre pays.
Pour finir sur une touche plus joyeuse :